La "Lestradole 2019" (à l'instar de 2017) fut une "petite" édition : par son nombre de participants (11 véhicules - 25 personnes).
Mais elle fut aussi l'une des plus grandes en péripéties...
Si vous étiez venus pour tailler des kilomètres de chemins, vous avez sans doute été un peu déçus cette année.
En revanche, si vous étiez venus pour la magie des paysages enneigés, barboter dans la neige fraiche jusqu'à mi cuisse, ou vous souiller dans la boue comme des petits cochons... Vous avez été servis !
Sans compter sur la bonne ambiance...
Et au final, un petit groupe pour faire beaucoup de demi-tours (dimanche), c'est aussi pas plus mal...
Vendredi :Accueillis vendredi à partir de 18:00, l’ensemble des participants était là à 20:00.
Un bel exploit quand on se souvient des "années folles", à attendre certains jusqu'à 3:00 du matin... Et forcément, pas le verre vide.
L'auberge espagnole, est décidément une expression qui prend tous son sens au moment de passer à table (avec près de 50 % de participants venus de Catalogne...)
Tout un chacun a du ingurgiter trois/quatre bols de soupes différentes, un bout de tarte salée de la maman, des "supions" à l'encre de seiche, des bouts de Chorizo revenus dans du vermouth, sans compter les divers plats chauds en sauce, les fromages et les douceurs.
Côté "liquides", je citerai juste le vieil Armagnac de Pierre qui, parce qu'il était trop... brutal (pas Pierre...), fut agrémenté d'une réduction de jus de pommes maison... Du sirop, j'vous dis, moi...
Ah, et puis la petite coupette pour fêter quelques 50 ans de mariage...
Samedi : Les paysages étaient déjà bien blancs le vendredi, et la neige s'est remise à tomber dans la nuit... Finement, et sans vent.
Après le petit déjeuner, nous sommes partis dans les temps vers 9:30, et nous avons pu circuler facilement sur les chemins, mais aussi les routes enneigées vers Durenque.
L'affaire s'est vite corsée quand nous sommes montés en altitude vers un petit mont pelé. Le chemin en contrebas a de suite présenté quelques congères, dont la dernière, un peu plus haute et longue que les autres a bloqué notre progression.
Il a d'abord fallu déplanter le "leader", puis celui qui suivait...
Sangles, treuil, poussettes et batailles de boules de neige dans le froid vif...
Après une bonne heure d'efforts, il était temps de retrouver quelques pistes plus accueillantes pour rentrer manger au village...
Quand on rentre à 13:00, on ne repart forcément que vers 14:30, voire 15:00...
Ce qui laisse peu de marge avant la tombée de la nuit, c'est pourquoi on avait prévu un petit programme tranquille...
Descendre en altitude et rouler peinard sur des chemins sans neige...
C'était le plan A. Et c'était sans compter sur la loi de Murphy...
Il devait être 16:00 quand nous nous sommes engagés sur une petite portion de chemin sans aucune difficulté, et que nous connaissons bien.
Mais hélas, et assez récemment, le service des eaux local a décidé d’enterrer des conduites...
Partout autour, ils ont cheminé en longeant les parcelles, sauf là.
Quelques centaines de mètres de terre fraichement retournée, bien détrempée et assez glaiseuse.
Au beau milieu du chemin.
Rien qu'en avançant dans le véhicule ouvreur, nous avons senti que le passage serait plus difficile que prévu.
Il était évidemment déjà trop tard pour reculer. Avec un groupe rapproché sur nos arrières, il fallait en sortir au plus vite.
Et c'est forcement la fin du convoi qui allait pâtir...
Arrivés sur le bitume, et par le biais du système des tiroirs, il nous a été assez facile de faire demi-tour pour aller voir sur les lieux ce qui coinçait.
Le spectacle d'une ambulance fortement couchée, car tombée dans l'ornière (sans doute sur la conduite), nous a fait prendre la décision de faire reculer jusqu'à la route les trois derniers véhicules.
Et tandis que l'ambulance se déplantait vers l'avant, un 88" allait assez fortement se planter vers l'arrière...
Avec la neige fondue fine, soufflée maintenant par un vent glacial, et pas terrible pour la visibilité, la voiture a quitté l'axe du chemin boueux, et ripé jusqu'à se retrouver en dévers à 45°.
A peine retenu par quelques buissons, avec un champ en contrebas...
Dans certaines circonstances, il est urgent de tout arrêter, de descendre du véhicule et de réfléchir...
Nous avons vite compris que l'on ne sortirait jamais la pauvre série de ce faux pas, sans une aide technique extérieure et conséquente.
Comme j'ai la chance de bien connaitre les fermes voisines, nous sommes allés déranger celui qui avait un "chargeur télescopique" sur son exploitation.
Et heureusement que ce dernier disposait de deux essieux directionnels indépendants. De ceux là qui permettent même une marche "en crabe".
Car c'est non sans mal qu'il est parvenu à extraire la petite série de son bourbier gluant.
C'est qu'il ne fallait pas planter le sauveteur non plus...
Quand elle fut remise sur les bonnes traces, le jour commençait à décliner, et puis c'était l'heure de la traite pour notre agriculteur...
Déjà qu'on lui avait raccourci le match de rugby à la TV...
Le petit groupe qui nous attendait au village de Broquiès, avait d'ailleurs pris la sage décision de rentrer à Lestrade.
Et c'est ce que nous fîmes, frigorifiés, trempés comme des soupes et couverts de boue...
Une fois rétablis, on sera au moins en avance pour l'apéro.
Après notre traditionnel aligot, place à une nouvelle tradition : celle du rhum "crémat", servi part nos amis catalans.
On ne fit pas nocturne non plus, ce soir là... Le grand air...
Et certains dans leurs rêves ont du voir une série qui n'allait pas passer la nuit seule dans la boue, d'autres peut être pensèrent à des landistes basques, maitres dans l'art du tire-fort...
Dimanche : "Bah facile, il n'a pas trop neigé cette nuit..."
Grossière erreur quand on connait bien ce plateau du Lévézou.
Car le vent du nord qui s'est levé dans la nuit, c'est bien pire que la neige !!!
Si certains ne connaissaient pas le phénomène des "congères", aujourd'hui, ils savent...
Après le petit déj. on a refait les premiers kilomètres du samedi matin.
Et déjà, ce n'était pas "la même limonade"...
Le vent fort avait comblé les chemins creux, et pire, quelques "langues de neige" à hauteur de cuisse en rendait l'accès illusoire...
Percuter et casser quelques congères, OK... Mais des congères de cinq à dix mètres de long...
Avec ou sans chaines, tout trouve ses limites...
Tant pis, on fera un arrêt "spécialités locales" à Villeuf'. sur la place transformée en patinoire, et puis on se contentera de rouler sur les petites routes...
Vu que les paysages sont magnifiques, et qu'on n'avait pas trop roulé la veille, on pouvait bien se permettre d'allonger le circuit du dimanche matin...
Seconde grossière erreur quand on connait bien ce plateau du Lévézou.
Car chaque heure qui passe avec ce terrible vent, ferme d’autant les moindres routes...
Et à Villeuf' on avait appris que la route de Millau était fermée, le chasse-neige, s'étant lui-même planté... C'est dire.
Alors, on a fait des ronds, des demi-tours, des reconnaissances à pieds, d’autres demi-tours...
Du coup on a fait une pause à l'abri d'une haie, histoire de boire le vin chaud à la cannelle, qu'on n'avait pas pu boire la veille.
Avant de rentrer...
Mais juste "pour le fun", et parce qu'on est joueur quand on connait bien ce plateau du Lévézou, on a décidé des prendre un petit sous bois après cette ferme...
Histoire de perdre en altitude, donc en neige...
Bon, OK, il y a bien ces deux congères avant le sous-bois...
Mais comme notre "ouvreur" vient juste de poser le châssis sur la première, on allait forcément sortir les pelles, et à y être, dézinguer la seconde...
Et parce qu'on est joueur quand on connait bien ce plateau du Lévézou, le "gamin" de la ferme locale, est arrivé au volant de son tracteur pour voir de près ce qui se passait.
Et peut être aussi que lui-même avait bien envie de jouer.
Je pense que c'est même avec un plaisir non dissimulé, qu'il a décidé d'attaquer la dernière congère à grand coup de "fourche avant"...
On ne sera donc pas en retard pour rentrer au village pour le pique-nique de clôture, et les adieux...
Un grand merci à tous ceux qui sont venus, à ceux qui devaient venir, à ceux qui n'ont pas pu venir, et à ceux qui ont participé alors qu'ils ne devaient pas venir : au volant d'un "télescopique" ou au volant d'un tracteur...
Et comme dimanche fut mémorable localement, quelques photos de l'état des routes...
- vers Castelnau Pegayrols
- vers St Méen
Une petite vidéo des travaux de déneigement vers Bouloc ;
https://www.facebook.com/meteo.sudaveyr ... 209314877/