Pour en revenir à notre retour 'non sans quelques péripéties', je vais donc vous raconter
"la panne" !!!
Il faut en préambule savoir que, si je ne gagne jamais au loto, en revanche, j'ai en général un bol extraordinaire à chaque fois que je tombe en panne... (allez... 8 fois sur 10 disons...)
Ce qui fait dire à mon frangin que j'ai un 'cul de mammouth' dans ces circonstances...
Cela va de la panne sèche à 3h00 du mat au milieu de nulle part (mais s'arrêter pile à côté d'une grue de chantier au réservoir à rabord, découvrir un bout de tuyau sous mon siège, et un bidon d'huile quasi vide de 5l dans mon coffre,suffit à redonner de l'espoir...) à une réparation au chewing gum, d'un connecteur de vanne d'arrêt de pompe à injection gas-oil...
Donc, pour ne pas déroger à cette règle, j'étais en train de grignoter un "petit écolier au chocolat noir"
, dimanche vers midi, sur l'autoroute, et sous une pluie battante, quand le moteur de notre série décida de s'arrêter subitement...
Je débraye, me range sur la bande d'arrêt d'urgence, jusqu'à l'arrêt total du véhicule... pile sur un dégagement et sa borne d'appel au secours autoroutier... [1er coup de cul...]
Le réservoir étant plein, et le moteur (essence) n'ayant même pas toussoté, je suspecte de suite la panne d'allumage... (je m'en veut immédiatement d'avoir oublié à la maison le petit 'multimètre' de quat'sous, que j'aime à conserver sous mon siège) (je ne peux non plus m'empècher de songer à l'appel éventuel à l'assistance, au véhicule de rapatriement, aux filles qui nous attendent le soir même, au fait qu'il faudra revenir dans la semaine... et aussi à Grizzly qui passera par là un peu plus tard dans l'aprem...)
Au moment où je sors du Land pour ouvrir le capot, la pluie s'arrête !!! [2ème coup de cul...]
Le moteur m'apparait encrouté sous une fine couche de glaise grisâtre... (ah ! les bourbiers du Berry...)
Je démonte une bougie. Pas d'étincelle ! La panne d'allumage se confirme...
Mer**, j'ai jamais grillé de bobine, et je ne sais d'ailleurs même pas comment ça fait... Mais n'empêche ! Une bobine
de secours sous le siège, j'aurai du avoir ça... Bon, j'ai au moins un condensateur de secours... Commençons par ça.
Je vire le filtre à air, ouvre l'allumeur et jette un oeil. Deux trois manipulations du rupteur, au cas où il y aurait juste un
peu de boue sèche...
Puis, je demande à Carine un coup de démarreur, histoire d'admirer quelques belles
étincelles entre les contacts... Tiens, tiens... Je remet le couvercle, Carine un tour de clé, et le moteur démarre !!!
[3ème coup de cul...]
Rangement rapide, et au moment où je m'aprète à remonter à bord, un véhicule de patrouille orange s'arrête à notre hauteur, et se propose de rester derrière nous en 'couverture', le temps de reprendre de la vitesse, et au pire, d'atteindre la prochaine aire de repos qu'il me désigne du doigt... à 800m ! [4ème coup de cul...]
Hélas, à peine passé la seconde, le moteur toussote, hésite, reprends, retousse, reprends... et s'arrête définitivement au beau milieu de la bretelle à 15% de pente qui mêne à l'aire du Centre de la France !!! Re-mer** !!!
Les deux gars émergent du van orange pour me dire qu'ils ne peuvent absolument pas me remorquer même pour 100 mètres, pour des questions de responsabilité : "Vous comprenez, il y en a qui portent plainte si on leur arrache le pare-choc ! On vit une drôle d'époque vous savez..."
Devant mon large sourire
qui en dit long sur la solidité de mon pare-buffle, et de tout ce qu'il a déjà vu (le pauvre...), les gars hésitent...
"Mince, c'est con ! On est juste sous la caméra de video-surveillance, en plus..."
"En revanche, on peut pousser, vous savez..."
Je dissimule mon air incrédule (rappelez vous... 15 %...), afin de ne pas froisser les types...
"Y'a qu'à mettre madame au volant, et nous trois, on pousse..."
On retire le frein à main, et on pousse... Le Land a reculé de 15 cm...
N'osant imaginer le recours à une dépanneuse officielle pour... 100 mètres, je sors ma sangle 'kinétic' munie de ses deux grosses manilles, et insiste :
"Vous savez, c'est pas moi qui vais vous emmerd**... Et puis, c'est la solution la plus rapide, et la plus sûre, pour nous, pour vous, et... pour les autres usagers..."
(qui en profitent pour nous passez au ras des tibias, pressés qu'ils sont d'aller ingurgiter du hamburger...)
Là, je sens que l'argument a porté...
"Et en plus c'est une sangle élastique spéciale remorquage, vous verrez... Ca absorbe les à coups..."
Il n'en faudra pas plus pour accrocher le Land au cul du fourgon, et faire les derniers 100 mètres jusqu'au parking poids-lourd ! [5ème coup de cul...]
Bien que je les aurai volontiers embrassés
, on se sépare plus sobrement, et j'attaque le re-démontage de la tête de l'allumeur, décidé à remplacer le condensateur...
Ce faisant, je m'aperçois que le fil basse tension qui part du rupteur vers la bobine est maintenant purement et simplement séparé de sa cosse... Comme c'est intéressant...
J'en profite malgré tout pour remplacer le condensateur, réinsérer le fil récalcitrant dans sa cosse. Ecraser la vilaine d'un grand coup de pince. Remonter le tout. Et démarrer sans peine l'engin...
Et c'est une pluie diluvienne qui s'abat, tandis que nous quittons définitivement l'aire de repos... [6ème et dernier coup de cul...]
Au total : 1/2 heure d'arrêt, et la réparation tient encore...
Moralité : "un minikit de réparation électrique, toujours tu emporteras..."
Suggestion de minikit :
- une bonne longueur de fil électrique
- deux ou trois cosses de chaque type
- un rupteur neuf
- un condensateur neuf
- une bougie en bon état
- une bobine de secours (de n'importe quel moteur essence devrait faire l'affaire)
- un petit multimètre
- deux pinces crocodile
Si vous avez des suggestions, n'hésitez pas !
PS : devant la tête... "hyper-concentrée" que j'arborais pendant l'incident, Carine n'a pas osé sortir la caméra... Sinon, vous auriez eu des images... Dommage !